Le bordelais est une des plus grandes régions de vin en France. Aujourd’hui, cette belle région viticole jouit d’une excellente renommée, autant au pays qu’à l’étranger où la réputation d’une bouteille de Bordeaux n’est plus à faire malgré la concurrence féroce de la Bourgogne sur les hauts de gamme et les Côtes du Rhône en milieu de gamme.
Une notoriété qui remonte à loin
On attribue l’essor des vignobles bordelais au XIIe siècle. En ces temps-là, l’Aquitaine est anglaise. Le passé viticole de la région, lui, remonte bien à l’Antiquité. Toutefois, c’est bien le mariage d’Alienor d’Aquitaine à Henri Plantagenêt, en 1152, qui va signer le début d’une grande ère pour le vin bordelais.
D’un côté, l’Angleterre charme les vignobles avec moult privilèges, afin de gagner la sympathie de la population. D’un autre côté, la position très avantageuse de la région, bordée par l’Atlantique, permet la large diffusion des crus bordelais. De fait, le port de la ville est alors en ébullition. Une ouverture dont les Anglais vont profiter en important massivement du vin. Un peu plus tard, au XVIIIe siècle, la haute société anglaise encense le « vin fin » bordelais, faisant de lui une liqueur très recherchée.
L’avantage stratégique d’une ouverture océanique et d’un port performant permettront d’exporter le Bordeaux en Europe, puis aux Amériques. Au XIXe, l’exposition universelle de 1855 continuera de faire parler des vins de Bordeaux et de les promouvoir, lorsque Napoléon III demande un classement des meilleurs vins de France. De grands crus de la région comme Sauternes et Médoc y seront révélés.
À partir de ce même XIXe siècle, le Bordeaux gagnera de nouveaux marchés comme l’Allemagne et la Scandinavie, avec une hausse de la production. Malgré les hauts et les bas au début du XXe, le Bordeaux s’inscrit durablement dans l’imaginaire.
Une popularité actuelle au beau fixe
A présent, le vin bordelais peut se targuer d’avoir une réputation internationale très forte et ce, grâce à sa litanie de noms reconnus : Pomerol, Saint-Émilion ou le Médoc restent autant de noms évocateurs qui alimentent une demande infatigable.
Si le Bordeaux sait séduire le monde, il a su prendre aussi le cœur des Français. En effet, c’est un vin qui a garni nos tables depuis des générations. D’ailleurs, selon Bordeaux Négoce, l’Hexagone consomme 55% du Bordeaux faisant des Français ses premiers consommateurs. Hors de France, les vins de Bordeaux sont aussi très appréciés par les Chinois, un des grands clients de la filière, devant le Royaume-Uni et les États-Unis.
En termes de réputation, celle des vins de Bordeaux n’est pas entravée par leur prix. Si certains Château Ausone font peur, beaucoup d’autres Bordeaux s’obtiennent à un bon rapport qualité/prix. Autre particularité, la réputation du vin bordelais est également générationnelle. En effet, le Bordeaux est définitivement ancré dans l’ordinaire de la vieille garde, mais ce n’est pas encore le cas de la jeune génération. Du travail reste donc à faire sur les années qui viennent de ce côté là, d’autant que cette dernière est plus sensible aux préoccupations environnementales qui pénalisent la Gironde, notamment au sujet des pesticides.